«Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous !» - Charles Baudelaire

mardi 1 mars 2011

Elle avait de l'amour, pauvre Mélodie Nelson



C'était un jour de juillet, il y a de ça des années. Jeune fille à peine pubère cherchant à sortir plus grande des jupes de sa maman, je me voulais femme. Madame.
Sur la route des vacances, Serge Gainsbourg remplissait la voiture de ses douces mélodies et de ses paroles que je ne comprenais pas toujours. Et un jour en partance pour mon île Rhétaise, les soupirs de Birkin dans Je t'aime moi non plus m'ont appris le sens de la vie. Premier choc orgasmique au milieu de mon huitième été. Quelqu'un dira que cet épisode d'une petite fille, assise derrière le siège du conducteur d'une 406 rouge, la tête appuyée contre la vitre et les genous repliés, expliquera par la suite tous mes actes, chacun de délires névrotiques.

Des années plus tard viendra l'épisode crucial des Liaisons dangereuses. Dès ce moment là, tout ce qui grandissait, gonflait dans ma poitrine à chaque période d'instabilité, explosa. Je rejetais la pauvre Cécile qui se cachait encore en moi, fruits de tant d'années scolaires à vouloir devenir quelqu'un d'autre et refusant paradoxalement de grandir.

Je ne viens pas souvent. Je n'en trouve pas le temps. Tous ces efforts portent leurs fruits puisque je viens de valider ce semestre. J'ai simplement peur de passer à côté de certaines choses parfois. Je ne sais plus écrire, ou du moins, tout ce qui ne se rapporte pas à la constitution française ou à de vieux articles du code civil, m'échappe. J'ai perdu de la poésie. J'ai perdu la poésie.


Avez vous déjà observé les étudiantes en droit? On ne s'y trompe pas.

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