Il y avait cette fille au temps du lycée, le temps de Monsieur-Gaston. Un boulevard de larmes que cette petite fille abîmée par la vie, mordue par le temps qui passe. Elle souffrait constamment de ce mal que l'on nomme Mélancolie. A l'écriture de ce mot, je réalise qu'il suffit d'ajouter quelques lettres à son nom pour écrire Mélancolie. Mélanie. Mélancolie. Il n'y a pas de hasard.
Etait-elle née pour vivre baignée de larmes, le visage irrémédiablement ravagé par l'eau salée?
Elle riait parfois. Tendres moments de répit.
Je la relevais de temps en temps. Souvent. Elle ne connaissait probablement pas la véritable Elvire, malgré tout ce que l'on pouvait dire. Bien sur elle connaissait mieux que quiconque l'Elvire qui rêvait d'Ecosse, amoureuse transie de l'Homme de Glasgow, l'Elvire trop fière, parfois trop froide, mais il fallait lui cacher l'Elvire qui ne pouvait plus manger, celle qui criait en silence le soir, tordue en deux par la douleur.
Je l'aimais.
Aujourd'hui, je ne saurais même plus dire qui elle est! Et elle donc, qu'est ce qu'elle penserait si elle me voyait!
Elvire, elle s'est vendue au diable pour quelques kilos en moins, pour des robes à paillettes et pour un peu de reconnaissance. Elvire, elle est folle.
Mais c'est toi la folle, petite conne